lundi 24 juin 2024

Une de plus!

 Cette année, c'est ma 20ème rentrée en tant que titulaire. J'ai obtenu mon CAPES en 2002, et ai été titularisée en 2003. Que de chemin parcouru depuis, tant pédagogiquement que physiquement!

C'est aussi ma 13ème rentrée dans mon établissement (bon en vrai, c'est la 12ème, il en a une je n'ai fait que la pré-rentrée et ensuite j'ai été en congé maternité jusqu'à septembre suivant 😄) Je l'adore ce collège, l'équipe est fabuleuse et je m'y suis fait de nombreux amis. Et pourtant, je songe parfois à tout plaquer...

Je n'ai pas fait le bilan de l'année 2022/2023. En relisant mon post de la rentrée, j'étais plutôt optimiste, mais finalement tout ne s'est pas passé comme prévu. Le chef a été, comme je m'y attendais, difficile, et nous a mis beaucoup de bâtons dans les roues et a prévu beaucoup de réunions (on a fait des réunions pour préparer les réunions suivantes... véridique!) Les élèves de 5ème ont été adorables, et c'est grâce à eux que j'ai gardé ma santé mentale. Les 3ème par contre, ça a été une autre paire de manches. Avec une classe j'ai réussi à travailler à peu près, avec l'autre, j'ai fait de la discipline, j'ai du me battre contre des élèves insolents et désagréables, mais bien que je fasse des rapports et que je les exclue de cours, il ne s'est rien passé (#pasdevagues). J'ai été soutenue par mes collègues (en particulier le PP de la classe en question) mais pas par la vie scolaire ni la direction. Ma collègue a perdu son fils (24 ans, tumeur au cerveau) et l'autre a fait un burn out... Nous n'étions plus que 3. Je suis formatrice, et me suis retrouvée dans le groupe de travail sur Ev@lang, avec formation obligatoire pour les lycées pro et leur bassins à construire et animer. J'ai aimé l'expérience de construire la formation avec les collègues, échanger les idées et arriver à un résultat final intéressant. J'ai aimé aussi l'animation de ces formations, et le partage d'expérience, même si nous avons parfois dû nous battre contre des collègues très vindicatifs. Ev@lang est vraiment un sujet qui divise.
Bref, cette année a été difficile. 

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J'ai écrit la première partie de ce post en septembre, juste après la rentrée, mais je ne l'ai jamais terminé. En cette fin d'année, ce que j'y dis est toujours vrai.

J'avais cette année 3 classes de 6èmes et 2 classes de 4èmes. Je vais pas vous mentir, ça n'a pas été rose tous les jours, et malgré ma vigilance, le "trou noir de janvier" aura eu raison de moi (vous savez, quand on revient des vacances de Noël épuisé, et que tout d'un coup c'est les vacances de février alors on souffle, et là paf! C'est le mois de mars et on a rien fait?! C'est ça le trou noir). Je dirais quand même que mes élèves ont été mignons cette année. Nous avons avancé au rythme d'un escargot boiteux, mais ça s'est bien passé dans l'ensemble. En classe. 

Hors la classe, comme vous tous j'imagine, c'est pressions et compagnie, avec les groupes de besoins et la réforme du choc des savoirs. Et je voulais aussi vous dire ma fatigue de tout ça. Le stress constant commence a avoir des effets négatifs sur mon physique et mon mental, je n'ai plus l'énergie de réfléchir à ce que j'ai envie de faire. Pourtant, je suis toujours passionnée par l'enseignement, je me régale en classe avec mes élèves, mais le manque de considération de ma hiérarchie, et les pressions exercées par les directions, tout ça me donne envie de jeter l'éponge.

Quand je rentre chez moi le soir, je n'ai plus envie de continuer. Je fais autre chose, ou alors je ne fais rien. Mes week-ends consistent à essayer de me défaire des tensions de la semaine, autant vous dire que le lundi quand je reprends, c'est difficile. Je passe tout mon temps libre à essayer de minimiser les effets du stress au travail, autant dire que je n'ai le temps de rien. 

Je sais que le burn out me guette, et j'avoue que j'ai failli y succomber en janvier, je n'en étais vraiment pas loin. Comment quelque chose qu'on aime peut-il aussi être source d'autant de maux? Je ne comprends pas, et je ne sais pas trop quoi faire, ni comment y remédier. Et si mes collègues, qui sont dans le même état, me soutiennent, on ne peut pas en dire autant de la hiérarchie, administrative ou pédagogique. Imaginez, mon inspectrice a préparé une grande journée d'observations croisées avec réunion bilan à la clef... le 25 juin.

Je vous avoue que je songe à jeter l'éponge depuis plusieurs années maintenant. J'ai déjà un projet professionnel, mais il est risqué. Et ça m'embêterait d'effacer 20 années de ma vie d'un seul coup! Mais j'y réfléchis, j'y pense de plus en plus. Aujourd'hui ce sont mes élèves et mes collègues qui me retiennent, ainsi que le niveau de vie que j'ai (enfin) réussi à atteindre. 

Pour l'année prochaine, afin de m'éloigner de tout ça, je tente l'agrégation (je sais, je suis folle), et je vais tenter de prendre du recul, mais c'est difficile.

J'aurais du publier ce post il y a longtemps, mais pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, je ne l'ai pas fait. J'espère continuer à publier un peu, mais n'attendez rien de très régulier (haha, comme si j'avais déjà été régulière!). 

Bref, à bientôt!


2 commentaires:

  1. Bonjour, je tombe un peu par hasard sur ton blog et sur ce post, et je suis dans le même cas que toi. Encore passionnée, mais assommée par les pressions et le manque de considération. L'Education Nationale est un rouleau compresseur qui écrase ses meilleurs éléments. J'ai été 3 semaines en arrêt en janvier-février pour "fatigue" et je suis déjà stressée après avoir reçu il y a quelques jours ce fameux mail annonçant mon rdv de carrière l'an prochain. Et pourtant, c'est la fin de l'année, et je suis en train de préparer la rentrée prochaine, d'essayer de modifier ce qui ne m'a pas plu, d'améliorer mes cours... J'ai contacté les écoles pour faire un projet de liaison, je projette depuis plusieurs années de faire une cogniclasse, un BAR, mais je n'ai toujours pas l'accord de ma direction...
    Courage!! Je ne sais pas quoi te dire d'autre, car je te comprends. On est nombreux à être dans ce cas... Je ne sais pas vraiment si ça fait du bien de le savoir...

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  2. Bonjour Miss Balbin,
    Désolée de te lire et de voir que cette année a été difficile. Pour bon nombre les pactes (diviser pour mieux régner), la réforme du choc des savoirs et les demandes nombreuses (mails à gérer, documents à mettre à disposition dans le cahier de texte, adaptations, réunions divers….) ont pesé sur le moral.
    Pour moi aussi, je n’irai pas jusqu’à dire que ça a été une « annus horribilis » pour citer Elizabeth II mais ça n’a pas été facile tous les jours à cause de grosses tensions dans l’équipe d’anglais et de soucis personnels aussi.
    Une collègue se prend pour notre supérieur hiérarchique et je subis ce que je considère comme du harcèlement (dégradation de mes conditions de travail de manière répétée = mails agressifs, insultes, mise à l'écart, oui oui, on ne tolèrerait pas ça de nos élèves!!). J’ai appris à prendre beaucoup de recul cette année, j’ai mis en place des stratégies d’évitement (après avoir tenté de résoudre ces tensions par de la discussion mais rien n’y a fait… alors maintenant je me préserve).
    Heureusement il y a eu le soutien d’autres collègues et le travail avec mes classes avec qui ça s’est bien passé et qui m’ont donné des satisfactions au cours de l’année.
    J’ai passé moi aussi l’agrégation interne il y a une dizaine d’année à un moment où c’était très compliqué avec la hiérarchie, ça a été ma bulle d’oxygène. Même si je n’ai pas décroché le concours, j’ai été bi admissible et surtout j’y ai fait de belles rencontres. Ça a été un beau challenge de reprendre des cours de niveau universitaire !
    Moi aussi j’ai pensé partir de mon collège, pas pour une reconversion mais pour demander une mutation au lycée, mais je me suis dit « et pourquoi ce serait à moi de partir? » Pourquoi sacrifier un confort et mon équilibre familial pour une personne?
    Voilà mon bilan. Je vais profiter de cet été pour souffler car j’en ai bien besoin!
    Bonnes vacances à toi en espérant qu’elles soient ressourçantes ^^

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